Article dans la Gazette de Limonest

Un rapport particulier au temps – Attendez, tapez, patientez, patientons ! Les demandeurs d’asile, plus encore que les personnes qui les accompagnent et bien d’autres usagers, sont confrontés aux méandres des démarches administratives. Attendez… « qu’on vous contacte », « qu’on vous rappelle », « notre prochain courrier », « votre prochain rendez-vous » etc. Attendre, combien de temps ? « On ne peut vous le préciser, un mois, deux mois ». Certains de dire « c’est tout ce qu’ils ont à faire, attendre, les demandeurs d’asile ». Non, ils ont aussi à se projeter dans le futur, à construire leur avenir, à s’intégrer au plus vite, à oublier la douleur d’avoir quitté leur pays et leurs proches. Comment l’esprit peut-il s’apaiser quand il est occupé par tant d’incertitude ? Qui n’a ragé après « tapez la touche trois de votre téléphone », avoir été réorienté, avoir longuement attendu, en musique, hachée de « ne quittez pas, patientez un instant, un opérateur va vous répondre », entendre une voix métallique vous informer que « votre correspondant n’est pas disponible ». Les demandeurs d’asile nous rejoignent dans un monde où une demande n’est suivie d’effet que si elle entre dans un algorithme adapté à votre situation.
« Patientons » répètent les bénévoles de l’association LIM car ils ont appris depuis 2016 que la marche vers l’intégration est lente, mais que l’autonomie est au bout du chemin pour le bonheur de tous. « Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage » lim913@gmail.com